Demeure dite Lussinet ou le Logis, actuellement maisons

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Georges-de-Didonne

Ces différents bâtiments occupent le site d'une ancienne demeure, appelée le logis de Lussinet ou le Logis. Jusqu'à la Révolution, il s'agissait du siège de la seigneurie de Lussinet, constituée semble-t-il à la fin du 16e siècle par un démembrement à partir du prieuré de Saint-Georges. A cette époque, la seigneurie appartient à Jehan Daons, écuyer, sieur de Lussinet, et son épouse, Catherine Dupuy. En 1590, leur fils Corbéran épouse René de Favols, veuve dès 1607. Avant 1667, la seigneurie passe à Samuel Barrière, écuyer, seigneur de Laumont, marié à Anne de Collineau d'Aons à la famille Barrière. En 1712, Elisabeth Drugeon, veuve de Samuel Barrière, lègue Lussinet, où elle demeure, à sa nièce, Anne Grave de Langers. Au décès, sans enfants, de cette dernière, en 1747, la seigneurie revient à son cousin, Auguste de Saint-Légier, marié à Anne Chevalier.

Le logis seigneurial de Lussinet apparaît au début du 18e siècle sur un plan de Saint-Georges-de-Didonne établi par l'ingénieur du roi Claude Masse, puis sur un "plan du chateau de Saint George et de la cote jusqu'au port", dressé par M. Desmarais en 1759, en marge de sa carte de l'estuaire. Sur les deux plans, le Logis et son parc occupent tout l'espace situé entre les actuelles allée des Trémières, rue du Docteur-Larroque et rue Henri-Collignon, en bordure des marais du Coca qui s'étendent au nord. Le parc, à la française, est traversé par un cours d'eau canalisé qui vient de ces marais puis passe sous l'actuelle rue Henri-Collignon, pour aller se jeter dans la Grande conche au-delà de l'actuel boulevard du Général-Frénal.

Les deux plans montrent aussi le logis lui-même et ses dépendances, formant un plan en U, ouvert vers l'ouest et vers le parc. Un long corps de dépendances, interrompu par un passage couvert (dont il reste les traces de nos jours), s'élève alors en fond de cour à l'est (vers les actuels 2 à 8 rue du Stade), avec deux pavillons d'angle (bastionnés selon le plan de 1759) au nord et au sud. Deux ailes en retour d'équerre délimitent la cour : l'une au nord (à l'emplacement des maisons aux actuels 24 rue Henri-Collignon et 3 rue du Stade), avec un retour fermant en partie la cour à l'ouest (ce retour existe toujours, avec la date 1701 inscrite au-dessus d'une porte) ; l'autre aile au sud, sans doute des communs (le long de l'actuelle rue Henri-Collignon, où se trouve aujourd'hui le portail). Une tour ronde semble marquer l'angle nord-ouest de l'aile nord de communs.

A la veille de la Révolution, Lussinet appartient à André Pharamond de Saint-Légier, dit le chevalier de Lussinet, né à Lussinet en 1763. Officier de marine, maire de Saint-Georges-de-Didonne à trois reprises sous l'Empire et la Restauration, il est évincé en 1831 et vend alors tous ses biens dans la commune. Lussinet est racheté par le contre-amiral Jacques-Philippe Cuvillier (1774-1857), gouverneur de l'île Bourbon (actuelle île de la Réunion) de 1832 à 1838. A la même époque, l'ancien logis seigneurial et son parc apparaissent sur le plan cadastral de 1837. Le logis et ses ailes de communs entourent toujours la cour. Une autre aile a fait son apparition : en retour d'équerre par rapport au logis, elle s'étire vers le nord-est (à travers l'actuelle allée des Trémières).

Dans la seconde moitié du 19e siècle, l'ancien logis de Lussinet change à plusieurs reprises de propriétaire : Gabriel Paulais en 1863, Daniel Chardemiite en 1865 puis son gendre, le pasteur protestant Jean-Pierre Larroque, en 1881. Ces propriétaires successifs, en incluant le contre-amiral Cuvillier, modifient profondément les lieux. L'aile de communs au sud de la cour, le long de l'actuelle rue Henri-Collignon, disparaît en partie au profit, notamment, d'un portail et d'une grille ; de nouvelles dépendances font leur apparition sur le côté ouest de la cour, sans la fermer totalement. L'aile est, soit l'ancien logis, fait place à de nouveaux bâtiments (logements et dépendances) ; l'un d'eux (8 rue du Stade) porte encore la date 1893. L'aile nord de communs est aussi en partie reconstruite et transformée en logis, et le pavillon qui en marquait l'angle nord-ouest disparaît. L'alle qui prolongeait l'ensemble au nord-est (vers l'allée des Trémières) est également supprimée.

Dans les années 1950, un nouvel accès, par un chemin privé, est créé vers le nord, en direction de la nouvelle rue du Docteur-Maudet. Au cours des années 1960, ce chemin devient une voie publique, la rue du Stade, avec accès à la rue Henri-Collignon, coupant en deux l'ancien logis de Lussinet. Dans les années 1980-1990, le parc est colonisé par des constructions.

Périodes

Principale : 1er quart 18e siècle, 2e moitié 19e siècle

Dates

1701, porte la date

1893, porte la date

L'entrée de l'ancien logis de Lussinet est marquée, rue Henri-Collignon, par un simple portail à piliers maçonnés. De l'ancienne demeure, dont la cour a été coupée en deux par la rue du Stade, il reste l'aile nord et son retour d'équerre ouest, en partie reconstruits au 19e siècle (il y resterait toutefois une cage d'escalier et deux portes à fronton, dont celle datée de 1701). De l'autre côté de la rue du Stade, plusieurs maisons et dépendances ont pris la place de l'aile est de la propriété.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne , 24 rue Henri-Collignon

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1837 D 1283, 2009 BE 635, 972, 1093

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